Izamal, cenote Chihuan

Au cœur d’Izamal la très-catholique le visiteur peut aussi gravir des pyramides. Oui, des ruines mayas en peine ville, sans devoir prendre la route pour rejoindre un complexe touristique hors de prix et assiégé par les mercantis. Une simple grille sépare la rue du parc Kinich Kakmo où s’élève la construction imposante – près de 200 mètres d’arête à la base, quand même – dont la construction prit deux siècles, à partir de l’an 400. Pas de guichet, l’entrée est libre et gratuite. Depuis le sommet, dans lequel un paratonnerre massif a été enfoncé, toute la région s’offre à la vue – une région insolite, sans reliefs, couverte de forêts et pourtant sans le moindre fleuve.

Kinich Kakmo

Kinich Kakmo

Depuis le sommet

Depuis le sommet

Mais le Yucatan n’a rien d’un désert. Si l’eau douce coule à flots, c’est en secret, à quelques pas sous la surface du sol. La région est parsemée de cenotes, ces grottes baignées par la plus limpide des ondes, qui s’offrent aux visiteurs par un passage souvent discret donnant sur un escalier de pierre.

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Nous avons choisi le cenote Chihuan, pas très loin d’Izamal. On paye un droit d’entrée à hauteur de quelques euros seulement, ridicule en regard de l’intérêt du lieu. Quelques mètres plus bas et c’est un enchantement. Au dessus d’un lac émeraude et turquoise se dessine le vol aigu de chiroptères, dérangés par notre intrusion. « Il n’y a aucun animal dangereux par ici, nous a-t-on assuré. Les chauves-souris, comme les petits poissons noirs qui se déplacent en essaim, sont inoffensifs ».

On plonge. La fraîcheur du bain éloigne un temps l’emprise du soleil, tandis que la proximité de voûte calcaire accentue l’impression de contempler un sanctuaire.

Notre séjour au centre de la terre prend fin quand une famille au complet décide de venir s’installer dans ces lieux pour de bruyantes festivités agrémentées de baignades tout habillé.

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Loueuse de salvavidas

Loueuse de salvavidas

La route vers Mérida n’est pas très difficile : les chaussées sont plutôt en bon état, et la signalisation est satisfaisante. Le problème est ailleurs. Dans un même village, ainsi qu’au sein des villes, le conducteur doit composer avec des dos-d’ânes souvent dissuasifs par leur agressivité, et qu’il est facile de ne pas voir. Même pris à faible vitesse, un ralentisseur un peu costaud met à rude épreuve une voiture standard et ses passagers. Et des obstacles du genre, il y a en beaucoup dans cette région, à l’entrée des agglomérations, à l’abord des carrefours, en aval des passages pour piétons, ou plus simplement, à peu près n’importe où et dans les deux sens, signalés en principe par un panneau spécifique. On imagine bien que l’idée est de casser toute velléité de faire de la vitesse partout où un danger se profile. Certes, cela fonctionne. Le côté sombre de cette opération est que les conducteurs locaux se lâchent sur les grands axes, quitte à prendre des risques démesurés pour grappiller quelques minutes.

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